Caravane des ruralités en Gâtine : quelques bonne idées collectées mais surtout des attentes exprimées par les acteurs locaux

29 avril 2024
Caravane des ruralités en Gâtine : quelques bonne idées collectées mais surtout des attentes exprimées par les acteurs locaux

"Sonder un territoire" pendant 3 jours, identifier et valoriser les bonnes pratiques, nourrir aussi les politiques publiques à l’horizon 2050. Tel est le programme de cette "Caravane des Ruralités", qui sillonne la France depuis quelques semaines. Une initiative gérée par l’Europe des projets architecturaux et urbains (GIP Epau), organisme porté par le ministère de la Culture et celui de la Cohésion des Territoires. La Ministre déléguée chargée des collectivités territoriales et de la ruralité, Dominique Faure, était d’ailleurs du voyage le 15 avril dernier.

Visites de sites, débat avec des acteurs locaux, mais aussi conférences publiques ont rythmé ces trois jours, à l’image de ce lundi 15 avril en matinée à Mazières-en-Gâtine.
Après un temps assez long de présentation, plusieurs personnes ont pu s’exprimer ; la plupart pour faire "remonter" des dysfonctionnements à l’image de Jean-Pierre Rimbeau, président de la Communauté de communes Val de Gâtine qui déplorait la lenteur administrative face à un projet d’envergure d’une entreprise qui, faute de réactivité suffisante sur le foncier disponible, concrétisera son projet d’agrandissement dans une Communauté de communes voisine.
Il a aussi été question du manque de médecins alors que la Ministre déléguée avait visité la maison de santé de Secondigny, en travaux, quelques heures auparavant. Hélène Caquineau, pharmacienne à Mazières-en-Gâtine depuis 23 ans a souligné le caractère contraignant pour toute installation dans sa profession, alors que, comme les médecins, elle a un statut libéral. S’en sont suivis plusieurs échanges, notamment avec le député Bastien Marchive, qui a suggéré que la réflexion soit menée à l’échelle du bassin de vie en développant les mesures incitatives ou dissuasives. Les infirmières libérales du secteur ont elles aussi pointé du doigt leurs difficultés à travailler sur un secteur géographique en manque critique de médecins et avec des tarifs d’intervention insuffisants. La ministre déléguée a alors promis d’aller au contact du CHU de Poitiers avec Jacques Fradin, maire de Mazières en Gâtine et d’alerter l’ARS... dossier à suivre !

Alors que l’idée circulait depuis quelques jours de solliciter les collectivités pour contribuer à atténuer le déficit de l’Etat, Yves Attou, président de l’association des maires ruraux des Deux-Sèvres a rappelé que les collectivités ne sont pas dépensières, que leur budget à elles est à l’équilibre ! La ministre déléguée lui a précisé qu’il s’agissait de s’efforcer de limiter l’augmentation des dépenses à 0,5 point en dessous de l’inflation pour trouver 2,5 milliards d’euros.
Il a été également souligné le manque d’ingénierie dans les petites communes pour répondre aux appels à projets qui permettent de financer les investissements.

Réformer le calcul de la dotation globale de fonctionnement attribuée aux communes pour qu’elle ne soit plus centrée sur le nombre d’habitants, étendre la taxe Gemapi à tous les habitants et non plus aux seuls propriétaires, porter une attention particulière au statut des bénévoles dans les associations, réduire la procédure pour aboutir au label de Parc Naturel Régional (10 ans de travail pour le PNR de Gâtine Poitevine)... Sont quelques idées qui ont fusé lors de ce temps d’échanges forcément trop court.

L’agriculture a été, sur la fin, évoquée par la voix d’Alain Noirtault, éleveur sur la commune, qui a mis l’accent sur le besoin en main d’œuvre, le revenu des agriculteurs, le défi de la transmission des exploitations "aujourd’hui, un actif agricole fait vivre entre 7 à 10 personnes."

Tous ces témoignages devraient être "compilés" par les chercheurs référents. Un recueil sera remis au Conseil scientifique de France ruralités, installé le 29 août dernier par Dominique Faure.

CR.